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Les devoirs à la maison : quelle utilité ?

Découvrez l'article de Christel Ferrand, Coach Apprendre à Apprendre chez passiondapprendre.com.
Les devoirs ? Pourquoi parle-t-on encore des devoirs ? N'est-ce pas interdit ? Si, en France, depuis 1956 en maternelle et primaire (Arrêté du 23 novembre 1956 , B.O. n° 42 du 29.11.56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9). Cet arrêté préconise de dégager 5h par semaine pour la rédaction des devoirs en classe.
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Quelle est mon opinion sur ce sujet ?

Jusqu'en primaire, je pense que les devoirs devraient se limiter à relire les leçons et à approfondir certains apprentissages qui nécessitent de la répétition comme les tables de multiplication par exemple. Car « des études concernant l’efficacité du travail scolaire en lien avec la santé des enfants ont montré que le développement normal physiologique et intellectuel d’un enfant de moins de onze ans s’accommode mal d’une journée de travail trop longue. » (apprendreaapprendre.com)

De plus, les parents ne sont pas censés maîtriser les méthodes pour reprendre à la maison les leçons que leurs enfants n'auraient pas compris en classe ; ce ne sont pas des professionnels de la pédagogie. 

A partir du collège, le travail à la maison devrait tout d'abord être un temps pour prendre du recul sur les nouveaux apprentissages, vérifier la compréhension du contenu de chaque cours et ensuite, un temps de mémorisation, d'apprentissage de contenu. 
 Mais, pourquoi devrait-on vérifier la compréhension du cours me direz-vous ? L'enseignant ne l'a-t-il pas fait pendant le cours ? Normalement, SI ! Mais combien d'élèves n'osent pas interrompre l'enseignant pendant le cours pour dire qu'ils ne comprennent pas ce qu'y est en train d'être expliqué ? Beaucoup, croyez-moi !

Pourquoi ?

Car c'est l'adolescence et qu'à l'adolescence, il ne faut surtout pas se faire remarquer par les autres, il faut « se fondre dans la masse » sous peine de ne plus être accepté, d'être exclu du groupe. Mais aussi, et surtout je dirais, par peur d'oser dire « je n'ai pas compris » car, l'erreur ou « le fait de ne pas savoir », « de ne pas y arriver » a toujours une image négative dans notre système scolaire. Certains élèves préfèrent même endosser l'image de « rebelle », de « perturbateur » plutôt que d'être celui qui ne comprend pas. C'est plus vendeur si j'ose dire ! 

Je le constate tous les jours en accompagnant des jeunes : on n'a toujours pas intégré l'idée que « l'erreur est une étape normale de l'apprentissage ». Pourtant, c'est vrai, on l'entend de plus en plus dans les médias ; grâce aux nouvelles recherches en neurosciences, on comprend de mieux en mieux comment fonctionne notre cerveau, ce qui favorise ou bloque l'apprentissage mais, croyez-moi, le message n'est pas arrivé dans les classes ! C'est toujours bien inscrit dans l'inconscient collectif que « se tromper », « ne pas savoir », c'est pas bien.

Revenons aux devoirs.

Quel est l'intérêt d'apprendre sa leçon le soir ou de faire des exercices d'application si on ne comprend pas ce qu'on lit, si on ne donne pas de sens au contenu ? 
AUCUN. 

 Quoi faire ? 
 Enseignante pendant 15 ans, je n'accuse personne et je ne donne de leçons à personne. Je vous livre juste le résultat d'une réflexion personnelle, d'un questionnement incessant au sujet des devoirs car, déjà en tant qu'enseignante, et aujourd'hui en tant que parent et accompagnatrice scolaire ce sujet m'interpelle.

Eric Gaspard, créateur du projet Neurosup et professeur de mathématiques, propose une solution qui me parait très judicieuse. Il suggère que l'enseignant prenne un temps à la fin du cours pour s'assurer que les élèves ont compris le contenu de la leçon ou les exercices effectués pendant l'heure. Installer un petit rituel de quelques minutes, sous forme de quizz par exemple pour vérifier la compréhension de chacun. Cet exercice, effectué en fin d'heure, facilite la mémorisation des élèves. On le sait aujourd'hui grâce aux nombreuses recherches effectuées sur le fonctionnement de la mémoire, la répétition dans l'heure qui suit l'apprentissage est très bénéfique. De plus, ce petit quizz permet à l'enseignant de se rendre compte rapidement du niveau de compréhension des élèves. 

Voici ce que je propose pour appliquer les conseils d'Eric Gaspard. S'il appliquait ce rituel, l'enseignant identifierait les élèves qui ont bien compris et les autres et pourraient ainsi donner des consignes différentes pour les devoirs : 
 - soit donner des exercices de renforcement ou de mise en pratique pour les élèves qui ont bien compris le cours 
- soit proposer, à ceux qui n'ont pas compris, de relire par exemple le cours chez eux et de souligner les termes qui les gênent, ou les passages du cours ou des exercices qu'ils ne comprennent pas. 
 Le cours suivant, les élèves qui ont fait leurs exercices proposent leur correction ce qui permet de revoir, répéter les notions du cours et les élèves qui n'avaient pas tout compris exposent leurs questionnements, leurs doutes. 

C'est tout ? 
C'est pas plus compliqué que ça ? 
NON, c'est tout simple mais si c'était vraiment appliqué, installé dans chaque cours, comme un rituel immuable, dès la primaire, le temps des devoirs serait moins pénible. Quand un élève ne comprend pas une leçon ou un point de la leçon, il est inutile de lui demander d'apprendre ou de lui faire faire des exercices sur cette même leçon : on le remet en difficultés. 

Quels enfants sont en conflit avec leurs parents à cause des devoirs ? 
Ceux qui réussissent bien à l'école ou ceux qui ont des difficultés ? 
Quelles leçons ou exercices choisissent en premier les enfants au moment des devoirs : la matière où ils réussissent ou la matière où ils ont des difficultés ?

Selon moi, si l'on veut que les devoirs ne soient plus un moment conflictuel dans de nombreuses familles, si l'on veut que les jeunes retrouvent du plaisir à apprendre même en dehors du temps scolaire, il faut : 
 - donner du sens aux apprentissages, s'assurer que chacun comprenne ce dont on lui parle, en respectant son rythme. Le temps de la compréhension doit se faire en classe et pas à la maison. 
- développer l'entraide entre les élèves, et non la compétition. Les jeunes ne doivent plus avoir peur de dire ; « ça, je n'ai pas compris ! », « ça, je n'y arrive pas ». 
Car, à force de ne pas le dire, et de ne pas demander de l'aide, les lacunes s'accumulent et deviennent difficiles à surmonter. 
 
Les devoirs ne sont utiles que : 
- s'ils apportent un plus par rapport au travail fait en classe : s'ils permettent d'approfondir une notion ou de faire des exercices pour la répéter et l'automatiser 
 - et s'ils ont du sens : s'ils permettent d'apprendre une leçon que l'on a comprise pour se préparer à l'évaluation sans avoir le sentiment d'être pris au piège car on sait d' avance que ça va être compliqué ! 

 Et vous, qu'en pensez-vous ? 
Quel sens donnez-vous aux devoirs à la maison ? 
Comment vous y prenez-vous pour que ce moment ne soit pas cauchemardesque ? 

 Mon prochain article vous donnera des réponses à cette dernière question.    

A propos de Christel Ferrand

Diplômée en anglais, elle a enseigné pendant 15 ans au sein de l'Education Nationale. Elle a rencontré de nombreux jeunes, souvent en difficulté scolaire, mais chez qui elle décelait des talents inexploités, des capacités qui n'arrivaient pas à émerger dans le système scolaire actuel. Passionnée par l'apprentissage et animée par un profond désir d'aider les jeunes à se réaliser, elle a décidé de se former à de nouvelles méthodes d'apprentissage et à une technique de bien-être : la relaxation. Désireuse de donner un nouvel élan à sa carrière professionnelle, elle intervient depuis 2 ans auprès de particuliers, de centres de formation et dans un établissement d'enseignement supérieur, sur les thématiques liées aux compétences de base - remédiation en orthographe - et aux nouvelles techniques d'apprentissage telles que le Mind Mapping. Elle a également créé sa propre entreprise, Chrysalide, pour accompagner tout apprenant prêt à trouver ses propres clés qui l'aideront à déployer ses ailes ! 

Vos réactions (2)

Merci Christel pour ce regard qui fait tout à fait sens pour moi !

par LN63 , il y a 6 ans

et sympa de partager ma respiration matinale avec toi avec le bonus ;-)

par LN63 , il y a 6 ans

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