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Hypersensibles et Zèbres, une intelligence émotionnelle a-normale ou extra-ordinaire ?

Cet article est un extrait de Passion d'Apprendre Magazine (vous pouvez le télécharger intégralement et gratuitement sur ce lien : https://passiondapprendre.com/Passion_d_Apprendre/m-Magazine-magazine )
 Quand les « vilains petits canards » s’avèrent être des « cygnes »
Être hypersensible, c’est quoi ? 
C’est ressentir les émotions (les siennes et celles des autres) beaucoup plus intensément que la moyenne des gens, et ces émotions sont amplifiées par des sensations exacerbées : les néons, les petits bruits parasites, les centres commerciaux, les odeurs que vous êtes les seuls à capter, les étiquettes qui grattent, ça vous rend dingue ?... Bienvenue au club. L’hypersensibilité, c’est aussi un cerveau qui bouillonne alliée à la difficulté d’habiter son corps, une créativité de tous les instants, souvent inconsciente, une intuition forte et une quête existentielle permanente.  
La Britannique Elain Aron explique que l’hypersensibilité est liée à un fonctionnement différent du cerveau. L’imagerie médicale a pu montrer pourquoi la plupart des hypersensibles sont de véritables éponges émotionnelles : le thalamus, qui assure la fonction de filtre, est moins actif (ne filtrer aucun ressenti, c’est carrément épuisant). A contrario, certaines zones sont suractivées, comme l’insula (le centre de la conscience de soi) ou les neurones miroir (le centre de l’empathie).
Il me semble important de battre en brèche quelques clichés.
Non, l’hypersensible n’est pas nécessairement du sexe féminin, il y a autant de femmes que d’hommes qui sont concernés.
Non, l’hypersensible n’est pas forcément extraverti, il y a schématiquement un tiers d’extravertis, un tiers d’introvertis, et un tiers qui passe de l’un à l’autre au gré des circonstances et du contexte.
Non, l’hypersensible n’est pas forcément conscient de tout ce qu’il ressent. Son éducation (notamment) peut l’avoir conduit à se construire une carapace telle qu’il ne ressent rien… jusqu’à ce que la carapace se fissure ou jusqu’à ce que son corps lui dise (par la maladie… « mal a dit » ou le burnout) qu’il est urgent de s’autoriser à ressentir.
Non, l’hypersensibilité, ça ne se « diagnostique » pas et ça ne se « guérit » pas… parce que ça n’est pas une maladie, même si trop d’hypersensibles sont encore parqués dans la case « bipolaires, dépressifs, psychologiquement instables ».
Non, l’hypersensibilité n’est pas une faiblesse. Certes, être hypersensible dénote une certaine fragilité et une vulnérabilité. Mais la grande force des hypersensibles, c’est d’allier empathie et intelligence émotionnelle, c’est-à-dire d’allier la capacité de comprendre l’autre et sa conception du monde avec la capacité à identifier et décrypter le message de ses propres émotions et de celles des autres.
Non, l’hypersensibilité n’est pas un défaut. Et toutes les moqueries et railleries n’y changeront rien. « Chochotte, douillet, hyperactif, anxieux, timide, qui exagère toujours, trop ceci ou trop cela, larmoyant, mièvre, etc… » ne sont que les qualificatifs employés par ceux auxquels ne qui n’est pas dans la norme fait peur.


 
Or un hypersensible n’est pas « dans la norme » puisqu’il ne représente que 25% de la population (selon les travaux de l’Observatoire de l’hypersensiblité, créé par le Dr en Psychologie SaverioTomasella, auteur de « À fleur de peau »). Mais savez-vous qu’il y a deux manières de dire à quelqu’un qu’il n’est pas dans la norme ? On peut lui dire : « Tu n’es pas normal », et il entendra « Je suis anormal, je suis un vilain petit canard » … ou on peut lui dire « Tu n’es pas ordinaire » afin qu’il puisse entendre « Tu es extraordinaire », et se reconnaître cygne parmi les cygnes.
Un zèbre, qu’est-ce que c’est ? C’est le terme qu’a proposé la psychologue Jeanne Siaud-Facchin (« Trop intelligent pour être heureux ? ») et que j’ai adopté pour définir le haut potentiel intellectuel (HPI), appelé parfois précocité intellectuelle ou douance ; bref un Zèbre, c’est d’abord – parce qu’il faut bien un critère objectif - un QI supérieur à 130 et « des spécificités cérébrales qui améliorent la cognition, facilitent le traitement des informations, l’apprentissage et la mémoire » (comme le résume admirablement Chloé Romengas dans « Rayures et ratures »). Cela ne concerne que 3% de la population environ.
Pour faire simple, on peut dire que la plupart des zèbres sont hypersensibles. A contrario, tous les hypersensibles ne sont pas des zèbres.
La différence entre un hypersensible zèbre et un hypersensible non-zèbre tient, je crois, dans le besoin vital (oui, j’ai bien dit vital) de sens chez le premier, ce qui induit un questionnement permanent des règles, de leur bien-fondé et de leur cohérence, mais aussi un « syndrome de l’imposteur » très fréquent.
Si je m’adresse plus particulièrement aux personnes hypersensibles et aux « zèbres qui s’ignorent », c’est parce que j’ai pu constater dans ma pratique professionnelle quotidienne qu’un certain nombre d’hypersensibles qui me consultent s’avèrent être aussi des zèbres. Dans ce cas, après avoir passé un test de QI chez un psychologue spécialisé, ils peuvent concrètement mettre du sens sur leur sensibilité amplifiée comme sur leur fonctionnement intellectuel différent, ce qui facilite l’acceptation de l’un et l’autre.
Dans tous les cas, les hypersensibles portent en eux cette compétence particulièrement recherchée aujourd’hui dans le monde du travail, une de ces soft skills convoitées par les cabinets de recrutement : l’intelligence émotionnelle. Elle est inhérente à l’hypersensibilité. Or, la bonne nouvelle, c’est que l’intelligence émotionnelle se travaille et peut croître, s’améliorer, se développer (les travaux de Christophe Haag, auteur de « La contagion émotionnelle », à ce sujet, sont particulièrement intéressants). 
 
sandrine 1296
Sandrine - Chatteleyn-Ciesla ,
Psychopraticienne, astrothérapeute, consultante en intelligence émotionnelle, et conférencière Sandrine Chatteleyn-Ciesla se définit comme un « Zèbre hypersensible à temps plein ». Elle a créé la méthode CŒR™ (COhérence Emotions-Raison) pour aider les personnes hypersensibles et les zèbres qui s’ignorent à se métamorphoser sans changer.
"Si tu t’efforces toujours d’être normal, tu ne sauras jamais à quel point tu peux être exceptionnel ", Maya Angelou

Vos réactions (1)

Bonjour et merci pour cet article. Je comprends mieux mes differences et surtout je m'aperçois que je ne suis pas seule dans ce cas et le fait de pouvoir la nommer soulage déjà beaucoup.
En revanche, je souffre énormément de troubles du sommeil, hypersensible aux bruits, aux vibrations... J'ai déjà eu 2 burn out, pouvez-vous me donner des conseils pour améliorer la qualité et la quantité de mon sommeil ? Je souhaite arrêter les médicaments type somnifères car je crains d'avoir plus tard la maladie d'Alzheimer mais je dors seulement 3h par nuit depuis 2 mois et demi. Merci d'avance pour vos précieux conseils.

par Angie25 , il y a 9 mois
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