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Je ne crois que ce que je vois VS je vois que ce que je crois !

J’ai entendu beaucoup de personnes dire « Ah moi, je ne crois que ce que je vois ! » Et à chaque fois que j’entends cette phrase elle me fait sourire.  En effet, notre cerveau aime bien nous jouer des petits tours ! 
Je vais peut-être vous surprendre mais ce n’est pas ce qu’il se passe puisque nous ne devrions pas dire « je ne crois que ce que je vois », mais « je vois que ce que je crois ». Et oui nous voyons ce que nous croyons et non l’inverse. Lorsque je dis ça dans les formations que j’anime, souvent les gens me regardent d’un air très dubitatif ! 
 
Comment est-ce possible ?
 
Nos yeux nous permettent de voir une situation et nos oreilles nous permettent d’entendre un discours. Ce que nous voyons ou entendons est immédiatement envoyé à notre cerveau pour décoder l’information, afin de comprendre la situation et de l’interpréter. On pourrait alors croire que l’affirmation « je ne crois ce que je vois » se vérifie ici.
 
Mais alors pourquoi lors d’un accident de voiture, par exemple, si l’on interroge les témoins, pas un seul ne raconte la même chose ?
 
Pour pouvoir décoder et interpréter une situation, notre cerveau va non seulement chercher dans ses « tiroirs » ce qu’il connaît mais il applique aussi des filtres. Ces filtres viennent influencer la façon dont nous interprétons une situation. Bien sûr, c’est un phénomène inconscient.
De plus, ce que nous percevons avec nos filtres apparaît comme étant la vérité puisque notre cerveau ne fait pas la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi nos rêves nous semblent si réels. Ainsi, nous avons l’impression que chaque interprétation d’une situation est l’absolue vérité. Le cerveau est sûr de son décodage, pour lui, il n’y a donc que cette possibilité d’interprétation. Il ne voit donc que ce qu’il croit. Or il est important de faire la distinction entre un fait et une interprétation.
Comment être sûr de différencier les faits des interprétations ?
 
Puisque notre cerveau va nous persuader que ce qu’il a décodé est vrai, il va falloir venir détourner son « piège » en prenant de la hauteur. Et pour ça, il y a une question très simple à se poser : « Est-ce que je suis sûr.e à 100% que c’est vrai ? » Attention, pas 75%, pas 90%, pas 99.9%, mais bien 100%. Si vous êtes sûr.e à 100%, alors c’est un fait, sinon c’est une interprétation.
Parfois, il peut arriver qu’on ait l’impression que quelqu’un ait fait ou dit quelque chose exprès contre nous. On est peut-être sûr.e à 75% que c’était bien contre nous, mais ce n’est pas 100%. C’est donc une interprétation de la situation ; il se peut qu’il y ait plusieurs autres interprétations de cette même situation.
 
D’où viennent nos filtres ?
 
Nos filtres trouvent leur source dans beaucoup d’éléments.
Tout d’abord, nos filtres peuvent varier d’un jour à l’autre ; une fatigue, une contrariété, va nous faire interpréter une situation d’une certaine façon. Tandis que reposé et calme nous interprèterions cette situation d’une façon complètement différente. 
Ensuite, nos filtres sont influencés par nos blessures. Selon Lise Bourbeau, il existe 5 blessures qui sont l’humiliation, la trahison, le rejet, l’abandon et l’injustice. Certaines situations ou discussions vont venir déclencher une ou plusieurs de nos blessures et notre cerveau interprètera ces situations en fonction de ces blessures.
Nos filtres sont également influencés par nos besoins. Nous avons tous des besoins primaires tels que se nourrir ou boire mais nous avons aussi des besoins d’accomplissement personnel, d’amour, d’appartenance… Par exemple, quelqu’un qui a un manque de reconnaissance viendra interpréter une certaine situation en fonction de ce filtre. Les besoins sont tous universels mais nous n’avons pas forcément la même façon de les satisfaire.
 
Prenons une situation dans laquelle vous êtes au travail et Camille rentre. Camille passe devant vous mais ne vous dit pas bonjour. Si vous avez une tendance à avoir un manque de reconnaissance, vous allez peut-être vous dire que Camille vous snobe aujourd’hui. Dans ce cas-là vous aurez l’impression que c’est la vérité et vous serez sûrement en colère !
Nous pourrions aussi imaginer que Camille passe devant vous, ne vous dit pas bonjour, mais cette fois, vous êtes inquiet.e pour cette personne, vous vous demander si elle va bien. Dans ce cas-là aussi vous aurez l’impression que vous avez raison.
Finalement, dans cette situation le fait est simplement que Camille ne vous a pas dit bonjour, le reste est interprétation. 
Y a-t-il plusieurs vérités alors ?
 
Et oui !
On pense souvent à tort qu’il n’y a qu’une seule vérité. En effet, il y a autant de vérités que de filtres. Notre cerveau interprète ce qu’il voit et entend.
 
Le jeu de qui a tort qui a raison
 
Deux personnes peuvent donc toutes les deux avoir raison. Il est important de prendre de la hauteur sur les situations et sur ce que vous entendez. Cela vous permettra de sortir du jeu de qui a tort qui a raison. Il n’y a pas qu’une vérité dans une situation. Alors avant de vous jeter dans des conclusions hâtives, posez-vous cette question : « suis-je sûr à 100% ? ».
Et s’il y a plusieurs vérités, la vôtre n’a pas plus de valeur que celle de votre interlocuteur ! Il est donc important de respecter la vérité de l’autre.
Échanger sur des divergences d’opinion, si c’est fait en toute bienveillance, peut être très enrichissant. Par contre, forcer son opinion sur votre interlocuteur est agressif.
D’autre part, lorsque vous n’êtes pas d’accord avec l’opinion d’une personne, il est essentiel de différencier l’opinion, de la personne. Dire que vous n’êtes pas d’accord avec l’opinion ne remet en aucun cas en cause l’affection et le respect que vous portez à cette personne. Néanmoins, si vous essayez de forcer votre opinion sur votre interlocuteur, vous ne respecter pas cette personne.
J’aime beaucoup utiliser la phrase suivante lorsque mon interlocuteur et moi-même ne sommes pas d’accord : « on va s’accorder de ne pas être d’accord ». Et oui, c’est OK de ne pas être d’accord, cela ne remet pas en question la relation avec cette personne.
  
Qu’est ce que cela change dans votre vie ?

Le fait de prendre de la hauteur, de se poser la question de ce que vous interprétez et éviter de tomber dans les conclusions hâtives va considérablement améliorer vos communications et vos relations. Cela apaisera vos communications aussi bien personnelles que professionnelles. Cela participera aussi à réduire les quiproquos et vos communications en seront plus efficaces.
En résumé, que faire ?

1.      Prendre conscience de ses filtres
2.      Se poser la question : « est-ce que je suis sûr.e à 100% que c’est vrai ? »
3.      Sortir du jeu de qui a tort qui a raison
4.      Faire preuve de bienveillance envers les autres et vous-même !
photo juliette guerrault
Juliette Guerrault,
Je suis Juliette et j’aide les personnes qui veulent faire des conférences (débutantes ou confirmées) qui sont expertes dans leur domaine mais qui ne savent pas par où commencer. Je vous aide à travailler moins mais plus efficacement pour augmenter votre impact sur votre auditoire ; en structurant votre discours et en étant paré(e) à toute éventualité pour n’avoir à se concentrer le jour J que sur votre contact avec votre auditoire.
 J’anime aussi des formations en communication. La communication est un sujet que je trouve passionnant et lorsque je vois que tellement de problèmes aujourd’hui pourraient être améliorés voire évités grâce à des outils simples, à condition d’en avoir conscience et de les connaître. 
CET ARTICLE EST UN EXTRAIT DE :
PASSION d'APPRENDRE Magazine
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