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Le plaisir au cœur de l’apprentissage

Pourquoi après notre cursus scolaire, nous ne parlons pas la langue apprise ?
 Malheureusement, nous avons tous fait ce constat ces dernières décennies en France : étudier une langue à l’école ne permet pas de la parler couramment une fois adulte.
C’est mon expérience dans les années 80-90. Ne connaissant pas le système français actuel, je parlerai seulement de mon vécu de cette époque et des lacunes observées à travers mon expérience actuelle de prof de langue.
Je vois 3 raisons à notre incapacité à parler couramment les langues apprises à l’école :

1. La première raison évidente est qu’on ne parlait pas pendant les cours. On restait beaucoup trop plongés dans un apprentissage écrit. Peu de dialogues et peu d’échanges spontanés entre élèves.

2. La deuxième raison est que la langue étudiée en cours restait souvent éloignée de la langue réellement parlée par les locuteurs natifs.
Les ressources utilisées n’étaient pas motivantes pour des adolescents. J’aurais plus aimé l’anglais si on avait étudié les chansons de nos stars de l’époque.
Ces années de cours sans réels échanges agréables ne nous ont pas donné confiance pour nous exprimer oralement de manière spontanée.

3. J’ajoute à cela une troisième raison à nos difficultés d’apprenants qui est la crainte de l’erreur, laquelle était malheureusement savamment cultivée dans notre éducation et qui paralysait toute initiative ou créativité.
Ce troisième point laisse malheureusement des traces à l’âge adulte : la peur de se tromper et d’être jugé(e) sont des peurs trop souvent présentes.

Que faire pour s'améliorer dans une langue que l'on a étudiée dans
notre scolarité ?
 Laisser derrière nous les méthodes d’apprentissage qui ne nous ont pas aidés à parler couramment.
Plonger dans la langue orale est mon premier conseil.
Il est impératif d’écouter et de parler au maximum cette langue.
Le faire de manière régulière. L’intégrer à notre quotidien.
Aujourd’hui, nous avons à notre disposition des moyens de communication par visioconférence qui nous permettent de communiquer facilement et gratuitement.
Trouver des partenaires linguistiques est une excellente option pour réveiller une langue apprise et peu pratiquée. Une rencontre une ou deux fois par semaine avec une personne avec qui on a des points communs est un moyen agréable de pratiquer.
Mon deuxième conseil est d’utiliser des supports d’apprentissage motivants.
Grâce à la puissance d’Internet, on peut vraiment accéder à des ressources dans toutes les langues. On peut découvrir des moyens modernes et interactifs d’apprendre, bien éloignés des traditionnels manuels de langues : applications, programmes en ligne.... Il faut partir à la découverte de toute la créativité des enseignants et ingénieurs pédagogiques actuels.
Et pour apprendre une nouvelle langue quand on est adulte, quelle
serait la meilleure stratégie à adopter ?
 
Plusieurs conseils tirés de mon expérience d’apprenante et de prof :
 
- Se fixer des objectifs précis et réalistes à court et moyen terme (1 mois - 3 mois - 6 mois). Attention, se dire « je veux parler couramment cette langue, le plus vite possible » n’est pas un objectif précis, ni réaliste.
Voici un exemple d’objectif : « Je peux écrire des emails simples à mon amie argentine, dans 1 mois. »
 
- Prendre des cours en groupe ou en individuel dès le début de l’apprentissage pour poser un cadre. Apprendre seul(e) demande beaucoup de discipline, une méthode et du temps. Peu de gens arrivent à atteindre un bon niveau en langue en étudiant seul(e). Ceux qui y arrivent sont extrêmement motivés et y consacrent plusieurs heures chaque jour. Ce n’est pas donné à tout le monde.
 
-Commencer immédiatement à beaucoup écouter la langue même si on ne comprend pas tout. L’oral est vraiment fondamental. On peut se créer une bulle d’immersion où que l’on vive dans le monde (si on a une connexion Internet).
 
-Se construire un programme hebdomadaire d’écoute et de travail. On sait que la régularité est vraiment essentielle pour progresser dans une langue. Pourtant, il est fréquent de ne pas tenir ses « bonnes résolutions ». Il faut donc planifier des temps d’étude et de pratique de la langue chaque semaine. Se fixer vraiment des rendez-vous avec la langue dans son agenda.
 
-Diversifier les supports en privilégiant nos sources d’intérêt et nos besoins liés à la langue. On peut commencer par faire un petit inventaire du vocabulaire utile dans notre propre situation. J’apprends cette langue pour le plaisir ou pour le travail ? Je n’aurai pas les mêmes besoins de maitrise de la langue selon la réponse. Je ne vais pas consulter les mêmes documents (écrits, audio ou vidéo). Ensuite, on peut lister nos centres d’intérêts prioritaires : les activités que l’on fait avec grand plaisir sans voir le temps passer, les sujets dont on adore parler … Ces éléments doivent déterminer nos priorités d’apprentissage.
 
- Changer ses habitudes pour intégrer la langue apprise dans le quotidien.
Il faut rester réaliste : intégrer l’apprentissage d’une langue à sa vie quotidienne quand on est adulte demande motivation et organisation. L’idée est alors de ne pas rajouter des activités à notre quotidien déjà chargé mais de remplacer certaines activités. Si je veux apprendre l’espagnol, par exemple, je peux écouter tous les jours les informations en espagnol, découvrir la presse hispanophone, suivre des sujets qui m’intéressent en espagnol (et moins en français) grâce à des chaines YouTube, des comptes Facebook ou Instagram …
Je veux suivre un cours de cuisine ou de sport. Pourquoi ne pas le suivre en espagnol ?
J’ai besoin de réponses ou de soutien pour une difficulté dans ma vie (technique, psychologique, professionnelle, familiale). Pourquoi ne pas rejoindre un groupe d’échanges ou de soutien en espagnol ?
Le choix est vaste mais la clé est de joindre l’utile à agréable, sans se surcharger.
Il faut trouver des activités quotidiennes courtes et agréables à maintenir sur la durée.
 
- Rester positif(ve)et patient(e).
C’est un conseil essentiel mais difficile à suivre dans un monde où on veut des résultats rapides.
Parler une langue étrangère couramment demande des années.
Selon moi, le plaisir doit toujours être au cœur de l’apprentissage. C’est vraiment plus efficace d’apprendre avec plaisir et en plus, cela permet de conserver sa motivation sur le long terme.
 
Avez-vous un dernier conseil à partager avec nous sur l'apprentissage
des langues ?
 
Travaillez votre état d’esprit et en particulier votre confiance en vous.
Ce qui impressionne le plus quand on apprend une langue étrangère est de parler. Alors ne vous laissez pas bloquer par cette peur.
La confiance en soi se nourrit de petites actions répétées qui deviennent de plus en faciles avec l’expérience.
Mon conseil ultime : osez parler, quel que soit votre niveau. Parlez le plus vite possible.
Dès le niveau élémentaire, il est essentiel de parler à la moindre occasion et même de créer des occasions de parler.
Avoir confiance en soi, penser qu’on est capable de se débrouiller pour communiquer malgré un niveau jamais parfait, c’est une clé essentielle.
Retrouvons la simplicité et le plaisir des enfants qui communiquent avec leurs copains sans se juger et sans crainte.
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Nathalie Porte,
Psychologue, formatrice et coach
Créatrice de Nathalie FLE
 Polyglotte et formatrice de français langue étrangère (FLE), son crédo .
est de développer le plaisir d’apprendre et la confiance en soi.
Elle tente chaque jour le pari de créer un pont entre pédagogie et psychologie pour enseigner le français de manière efficace et agréable, en mettant l’accent sur l’état d’esprit.
Sa communauté en ligne est engagée autour de l’idéal du « français sans frontières ».
CET ARTICLE EST UN EXTRAIT DE :
PASSION d'APPRENDRE Magazine
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