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Ce que j’ai appris sur moi durant mon voyage de 8 mois en Asie

1er octobre 2018, 7 heures du matin, aéroport de Marignane.
Je m’apprête à prendre l’avion qui va bouleverser ma vie et ma façon de voir le monde.
Pourtant, à quelques minutes du décollage, je n’en mène pas large. Pour être honnête, je commence à flipper, à remettre en cause ce projet que je muris et prépare depuis plus d’un an. Le doute s’immisce en moi, mais il est trop tard pour faire marche arrière.
Dans une douzaine d’heures, je serai livré à moi-même dans une ville que je ne connais pas. Une ville chaotique, une pieuvre humaine et motorisée : Mumbai, la capitale culturelle et économique indienne, première étape de mon road trip.
J’ai posé un congé sabbatique de 8 mois, rendu les clefs de mon appart, résilié mes forfaits et abonnements pour parcourir l’Asie, seul et en sac à dos. Adieu le bureau et les réunions !
Mon rêve devient enfin réalité, même si mon enthousiasme débordant et mon inébranlable confiance en ce projet vacillent maintenant que je suis au pied du mur.
Étrange sensation…
Heureusement, cette angoisse sortie de nulle part a progressivement disparu au fil des jours et des semaines. La liberté a remplacé la crainte, la joie s’est substituée au doute. Ce voyage fut la plus belle aventure de toute ma vie, ce congé sabbatique la décision la plus radicale que j’ai pu prendre. Je n’ai aucun regret. Si c’était à refaire, je le referais 1 000 fois !
Je suis revenu de ce périple il y a un an et demi, déjà, avec un nouvel état d’esprit : j’ai quitté mon boulot, j’ai changé de ville et suis parti sur de nouveaux projets.
Je ne vais pas vous raconter mon voyage, cela prendrait un livre entier pour le faire (un livre que je suis toujours en train d’écrire, d’ailleurs).
Non, je vais vous parler de ce que j’ai appris, sur moi, sur le monde et peut-être convaincre ceux d’entre vous qui hésiteraient encore à se lancer dans un projet similaire.

Je suis capable !

Au-delà du plaisir de voyager, je souhaitais me confronter à moi-même : découvrir ce que je valais, comment je m’en sortirai dans les moments de galère, quelles étaient mes limites, mes capacités à résoudre des problématiques sans l’aide de personne…
Pour tout vous dire, le résultat fut à la hauteur. Au fur et à mesure que mon périple progressait, j’étais de plus en plus sûr de moi. Une confiance comme jamais je n’en avais connue.
Parfois, pour ne pas dire toujours, on peut avoir peur d’accomplir certaines choses. On s’imagine que l’on en est incapable, que l’on est trop nul, pas assez solide et j’en passe. Et pourtant, lorsque l’on est confronté à soi-même, que l’on n’a ni le choix, ni le moyen d’esquiver, on se rend compte que l’on se faisait des montagnes pour peu de choses.
Prenons un exemple : l’anglais.
Avant de partir, j’avais suivi quelques cours du soir et regardé de nombreuses séries en anglais, histoire de progresser à vitesse grand V avant de me retrouver seul à l’étranger. 
J’avais fait des progrès, mais ce n’était pas encore ça. Mes premiers jours en Inde furent un peu laborieux quand il s’agissait de discuter. Je faisais souvent répéter les gens et parfois, j’acquiesçais alors que je n’avais rien compris, par politesse ou lassitude.
Trois mois plus tard, tandis que je suis à Kuala Lumpur, je réalise que je suis quasiment bilingue :
Je suis capable de discuter pendant des heures sans chercher mon vocabulaire, je comprends tout ce que l’on me dit, je prononce les mots avec un bel accent, mon verbe est fluide et sans bavure.
Sans m’en rendre compte, l’anglais était devenu ma nouvelle normalité.
Ce qu’il faut retenir de mon expérience : avant de penser que vous êtes incapable de réaliser une chose, essayez ! Vous allez être (agréablement) surpris !
 
Il y a toujours une solution
Il y a une différence majeure entre les vacances et le voyage.
Les vacances sont courtes et organisées.
Le voyage est long et improvisé.
Avant mon départ, j’avais agi comme un vacancier de base. J’avais listé les pays, les villes et les sites que je devais visiter dans les moindres détails. Tout était planifié pour les huit mois à venir.
Sur place, du moins au début, je préparais chacun de mes changements de destination avec minutie :
Je réservais un hôtel à l’avance, je notais en détail ma logistique (quelle navette prendre à l’aéroport, où acheter un ticket, quelles attractions ne pas manquer…), j’anticipais mes prochains lieux de villégiature avec trois coups d’avance, etc.
Résultats : après un mois et demi de vadrouille, j’ai envoyé paître mon planning.
J’étais au Sri Lanka et mon visa arrivait à expiration dans une semaine. Mon planning prévoyait que le pays suivant fut la Birmanie. Mais sur un coup de tête, j’ai regardé une carte et me suis rendu compte que la Malaisie était juste en face. Changement de cap, direction Kuala Lumpur !
Idem pour mes préparatifs : j’ai fini par comprendre qu’il ne servait à rien de tout vérifier avant et au fil du temps, je débarquais dans une nouvelle contrée les mains dans les poches : j’improvisais sur place, je ne réservais parfois même pas d’hôtel.
Et devinez quoi ? Tout se dérouler à merveille, tout était simple.
La moralité de cette histoire, c’est qu’il ne sert à rien de vouloir tout planifier, tout organiser. La vie est plus simple qu’on ne le croit et l’on trouve toujours une solution.

La peur disparaît

Ce voyage fut pour moi une découverte, une révélation. Je ne parle par des paysages, des cultures et des gens que j’ai rencontrés, mais de mon état esprit.
Le fait de réaliser que j’étais capable d’entreprendre un tel périple, seul et sans encombre, et que la vie n’était pas aussi difficile et dangereuse qu’on pourrait le croire, a eu un effet boule de neige sur mon mental.
À un moment donné durant mon voyage, je me suis dit : « Si tu es capable de t’en sortir tout seul en Inde, alors la suite du programme ne devrait pas être une source d’inquiétude. »
La suite du programme, qui m’est apparue comme une évidence petit à petit, était de franchir ce pas qui me titillait depuis des années. Un pas qui m’effrayait au plus haut point, pensant que j’en étais incapable et que les conséquences seraient trop dures, trop lourdes.
Ce pas consistait à quitter mon boulot, quitter la boite où j’étais salarié depuis 10 ans et me lancer à mon compte.
J’avais toujours eu peur de passer à l’acte, reportant sans cesse la date fatidique pour des prétextes fallacieux. Et voilà que ce voyage a fait sauter tous les verrous, a libéré mon courage :
Quitter mon job, repartir à zéro ne m’effrayait plus, mieux, cela m’excitait au plus haut point. Mes peurs avaient disparu, enfin.
Quand on veut changer de vie, on s’imagine qu’il faut tout faire d’un seul coup, du jour au lendemain : lâcher son boulot, monter son business, faire un tour du monde, déménager, changer sa garde-robe, ses habitudes de consommation, se remettre au sport…
Et c’est perdu d’avance, car trop de changements fait peur et le statu quo nous ramène à la raison.

Voilà pourquoi il peut être plus judicieux d’abattre ses cartes une à une. Parce qu’une fois que vous avez gagné une manche, la partie vous parait un jeu d’enfant.
71 cSLHipML US230
Loukas Montclar,
Salarié depuis 15 ans, je décide en 2018 de poser un congé sabbatique de 8 mois pour parcourir l’Asie. Ce voyage fut une révélation, une expérience extraordinaire : installer à Kuala Lumpur, j’écris Le Pouvoir de l’Agenda, un guide destiné à ceux qui veulent reprendre leur vie en main. Puis quand le voyage s’achève, je décide de quitter mon job et de créer mon propre business. Je suis lancé, l’aventure doit continuer !
CET ARTICLE EST UN EXTRAIT DE :
PASSION d'APPRENDRE Magazine
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