Pouvez-vous présenter votre parcours est ce qui vous a menés à partir pour l’espace ?
Je pense que c’est un concours de plusieurs facteurs favorables, un environnement professionnel aéronautique, mon père était pilote d’avion de chasse. J’ai vécu mon enfance à l’époque des missions Apollo, qui m’ont fasciné, et de la première série télévisée Star Trek, qui me fascinait aussi, pour la téléportation, les voyages interplanétaires, et interstellaires, et la fascination pour toutes les activités ludiques de télécommande.
Je pense que c’est un concours de plusieurs facteurs favorables, un environnement professionnel aéronautique, mon père était pilote d’avion de chasse. J’ai vécu mon enfance à l’époque des missions Apollo, qui m’ont fasciné, et de la première série télévisée Star Trek, qui me fascinait aussi, pour la téléportation, les voyages interplanétaires, et interstellaires, et la fascination pour toutes les activités ludiques de télécommande.
Par exemple télécommander à distance une voiture, des avions mais aussi des robots télécommandés. J’ai fait des études d’ingénieur, je voulais devenir « télécommandeur » de sonde interplanétaire. Je rêvais d’aller dans l’espace, mais pas d’exercer le métier d’astronaute. Je rêvais d’aller dans l’espace, pour voir la Terre de loin, pour flotter dans l’apesanteur. Être astronaute, ce n’est pas seulement être dans l’espace, c’est y être pour travailler, c’est un métier d’opérateur de machines, et je pense que j’ai été bien câblé pour ça aussi, en aimant le pilotage à distance, et aussi en avion.
J’avais le goût de l’aventure, quelque part, parce que j’avais tous mes brevets de parachutisme sportif, brevet de pilote privé. Lorsque l’agence spatiale française a lancé un appel à candidatures, en 1984, je venais de rentrer dans la vie active depuis un an, pour travailler sur la sonde franco-soviétique Vega. J’avais 25 ans, lorsque j’ai candidaté, et j’ai été sélectionné comme astronaute professionnel à 26 ans. J’ai été actif jusqu’à l’âge de la retraite, qui est à 60 ans à l’agence spatiale européenne. Mes trois vols spatiaux ont eu lieu à bord de la navette spatiale américaine, en tant qu’astronaute NASA.
J’avais le goût de l’aventure, quelque part, parce que j’avais tous mes brevets de parachutisme sportif, brevet de pilote privé. Lorsque l’agence spatiale française a lancé un appel à candidatures, en 1984, je venais de rentrer dans la vie active depuis un an, pour travailler sur la sonde franco-soviétique Vega. J’avais 25 ans, lorsque j’ai candidaté, et j’ai été sélectionné comme astronaute professionnel à 26 ans. J’ai été actif jusqu’à l’âge de la retraite, qui est à 60 ans à l’agence spatiale européenne. Mes trois vols spatiaux ont eu lieu à bord de la navette spatiale américaine, en tant qu’astronaute NASA.
Comment vous êtes-vous préparé physiquement et mentalement avant ce voyage ?
À mon époque, une trentaine d’années en fait après le vol de Gagarine, il n’y avait plus tellement d’entraînement physique, contrairement à ce que l’on voit dans les films comme l’étoffe des héros. On testait beaucoup les astronautes. On leur faisait faire beaucoup d’exercices. Aujourd’hui les astronautes sont sportifs ; normalement ils pratiquent sur leur temps libre. Dans la semaine, nous avons des créneaux pour le sport. Mes sports favoris sont : le tennis, le squash, le badminton, la course à pied.
Il n’y a pas de préparation physique dédiée, excepté lorsqu’on est affecté à une mission où l’on sait que l’on peut être amené à sortir dans l’espace en scaphandre ; là il y a programme adapté de musculation, parce que le scaphandre consomme beaucoup de puissance musculaire, pour bouger les bras, lorsqu’on travaille en scaphandre gonflé.
La préparation est surtout mentale, et je dirais même plutôt intellectuelle et opérationnelle. On passe 60 % de notre temps dans des simulateurs, à répéter des phases de vol dans lequel les instructeurs nous injectent des pannes. Alors ils n’ont pas le droit de donner des scénarios sans solution, mais ils cherchent à nous piéger, par exemple la fuite de carburant, la fuite d’air, le feu à bord, ou encore le manche de pilotage qui ne répond plus. Il faut trouver la solution.
L’entraînement d’astronaute consiste essentiellement à apprendre comment fonctionne notre vaisseau, comment l’utiliser, comment gérer les pannes, et tout cela construit de façon inconsciente une confiance en nous-mêmes, et à faire face à toutes les situations. Notre métier est d’être « problem solver », nous devons trouver des solutions.
Quelles soft skills doit-on développer pour se préparer à une telle aventure ?
On doit en avoir évidemment, mais elles sont détectées lors de la sélection. Il y a des tests à caractères psychologiques, psychotechniques, psychomoteurs, et certains cherchent à vérifier si personne n’est claustrophobe, si chacun garde le contrôle, même sous état de stress. Il faut pouvoir travailler facilement en équipe, contribuer en enrichissant le débat au sein de l’équipe pour résoudre les problèmes, et avoir une écoute active.
Les recruteurs voient que nous sommes plutôt équipés des bonnes soft skills, avant de nous sélectionner pour être astronautes.
Le candidat doit démontrer une très forte motivation, du fin fond de ses tripes. Les recruteurs savent évincer des personnes qui craqueront avant le premier vol, ou ceux qui veulent en profiter pour exploiter leur image dans un intérêt personnel.
À mon époque, une trentaine d’années en fait après le vol de Gagarine, il n’y avait plus tellement d’entraînement physique, contrairement à ce que l’on voit dans les films comme l’étoffe des héros. On testait beaucoup les astronautes. On leur faisait faire beaucoup d’exercices. Aujourd’hui les astronautes sont sportifs ; normalement ils pratiquent sur leur temps libre. Dans la semaine, nous avons des créneaux pour le sport. Mes sports favoris sont : le tennis, le squash, le badminton, la course à pied.
Il n’y a pas de préparation physique dédiée, excepté lorsqu’on est affecté à une mission où l’on sait que l’on peut être amené à sortir dans l’espace en scaphandre ; là il y a programme adapté de musculation, parce que le scaphandre consomme beaucoup de puissance musculaire, pour bouger les bras, lorsqu’on travaille en scaphandre gonflé.
La préparation est surtout mentale, et je dirais même plutôt intellectuelle et opérationnelle. On passe 60 % de notre temps dans des simulateurs, à répéter des phases de vol dans lequel les instructeurs nous injectent des pannes. Alors ils n’ont pas le droit de donner des scénarios sans solution, mais ils cherchent à nous piéger, par exemple la fuite de carburant, la fuite d’air, le feu à bord, ou encore le manche de pilotage qui ne répond plus. Il faut trouver la solution.
L’entraînement d’astronaute consiste essentiellement à apprendre comment fonctionne notre vaisseau, comment l’utiliser, comment gérer les pannes, et tout cela construit de façon inconsciente une confiance en nous-mêmes, et à faire face à toutes les situations. Notre métier est d’être « problem solver », nous devons trouver des solutions.
Quelles soft skills doit-on développer pour se préparer à une telle aventure ?
On doit en avoir évidemment, mais elles sont détectées lors de la sélection. Il y a des tests à caractères psychologiques, psychotechniques, psychomoteurs, et certains cherchent à vérifier si personne n’est claustrophobe, si chacun garde le contrôle, même sous état de stress. Il faut pouvoir travailler facilement en équipe, contribuer en enrichissant le débat au sein de l’équipe pour résoudre les problèmes, et avoir une écoute active.
Les recruteurs voient que nous sommes plutôt équipés des bonnes soft skills, avant de nous sélectionner pour être astronautes.
Le candidat doit démontrer une très forte motivation, du fin fond de ses tripes. Les recruteurs savent évincer des personnes qui craqueront avant le premier vol, ou ceux qui veulent en profiter pour exploiter leur image dans un intérêt personnel.
CET ARTICLE EST UN EXTRAIT DE :
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