Cet article est un extrait de Passion d'Apprendre Magazine (vous pouvez le télécharger intégralement et gratuitement sur ce lien : https://passiondapprendre.com/Passion_d_Apprendre/m-Magazine-magazine )
De l’importance de se poser des questions…
Sans rechercher la performance à tout prix, nous cherchons tous à progresser dans tel ou tel domaine. Et si la première étape pour cela était de prendre conscience de notre véritable niveau de compétence et donc d’incompétence. Pas si simple…Les psychologues Dunning et Kruger ont montré que les gens incompétents surestiment leur propre compétence et ne voient donc aucune raison d’essayer de progresser. Dans le cadre de leurs recherches sur ce sujet, ils avaient soumis des étudiants à des tests de logique en leur demandant d’évaluer leur propre performance. Il s’est avéré que les étudiants les moins compétents étaient aussi les moins aptes à juger leurs résultats : ceux qui réussissaient à hauteur de 12% pensaient que leurs capacités de raisonnement logique se situaient en moyenne autour de 68%.*
*Source : Mets-toi ça dans la tête de Brown, Roediger et Mcdaniel.
On voit bien que, pour pouvoir progresser, il faut avoir la capacité à connaître ses lacunes et à les accepter. La connaissance de ses forces et de ses faiblesses est primordiale. Elle fait partie plus largement de la « connaissance que l’on a de ses propres processus cognitifs » qu’on appelle métacognition. Cette notion a été définie et énoncée en 1979 par le psychologue américain John Flavell.
La cognition fait référence à nos facultés mentales comme l’attention, le raisonnement, la mémorisation, la conceptualisation…
Le préfixe méta signifiant « au-delà », il s’agit d’aller au-delà de l’acte d’apprendre et de raisonner, de chercher à comprendre, d’avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux.
On pourrait résumer cette pensée métacognitive en deux phrases :
- J’ai une perception claire de ce que je connais et de ce que je ne connais pas.
- Je sais comment je construis ces connaissances et comment je les utilise pour accomplir une tâche.
En résumé « je réfléchis à la façon dont je réfléchis ».
Cette notion de métacognition et son importance dans la qualité des apprentissages sont bien connues aujourd’hui. L’OCDE préconise d’ailleurs, pour une éducation adaptée au 21è siècle, que l’on donne une place centrale au développement des compétences métacognitives chez les jeunes apprenants et préconise que ces compétences soient évaluées.
Revoyons-nous devant notre copie en train de résoudre un exercice. Il nous faut d’abord :
- bien analyser les données et la consigne,
- comprendre ce que l’on attend de nous,
- mobiliser les connaissances adéquates
- inhiber les mauvais réflexes qui nous pousseraient à répondre trop vite à une question sans prendre en compte le contexte différent
- vérifier la concordance du résultat ou de la réponse avec la question
- se corriger,
- …
Autant de compétences qui vont bien plus loin que la simple restitution de connaissances et qui vont faire la différence en terme d’efficacité. C’est une posture qui va être assez naturelle chez certains élèves : ils vont prendre le temps de bien lire et de comprendre la consigne, de se poser des questions et de planifier une stratégie pour répondre à ce qui est demandé dans le temps imparti.
*Source : Mets-toi ça dans la tête de Brown, Roediger et Mcdaniel.
On voit bien que, pour pouvoir progresser, il faut avoir la capacité à connaître ses lacunes et à les accepter. La connaissance de ses forces et de ses faiblesses est primordiale. Elle fait partie plus largement de la « connaissance que l’on a de ses propres processus cognitifs » qu’on appelle métacognition. Cette notion a été définie et énoncée en 1979 par le psychologue américain John Flavell.
La cognition fait référence à nos facultés mentales comme l’attention, le raisonnement, la mémorisation, la conceptualisation…
Le préfixe méta signifiant « au-delà », il s’agit d’aller au-delà de l’acte d’apprendre et de raisonner, de chercher à comprendre, d’avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux.
On pourrait résumer cette pensée métacognitive en deux phrases :
- J’ai une perception claire de ce que je connais et de ce que je ne connais pas.
- Je sais comment je construis ces connaissances et comment je les utilise pour accomplir une tâche.
En résumé « je réfléchis à la façon dont je réfléchis ».
Cette notion de métacognition et son importance dans la qualité des apprentissages sont bien connues aujourd’hui. L’OCDE préconise d’ailleurs, pour une éducation adaptée au 21è siècle, que l’on donne une place centrale au développement des compétences métacognitives chez les jeunes apprenants et préconise que ces compétences soient évaluées.
Revoyons-nous devant notre copie en train de résoudre un exercice. Il nous faut d’abord :
- bien analyser les données et la consigne,
- comprendre ce que l’on attend de nous,
- mobiliser les connaissances adéquates
- inhiber les mauvais réflexes qui nous pousseraient à répondre trop vite à une question sans prendre en compte le contexte différent
- vérifier la concordance du résultat ou de la réponse avec la question
- se corriger,
- …
Autant de compétences qui vont bien plus loin que la simple restitution de connaissances et qui vont faire la différence en terme d’efficacité. C’est une posture qui va être assez naturelle chez certains élèves : ils vont prendre le temps de bien lire et de comprendre la consigne, de se poser des questions et de planifier une stratégie pour répondre à ce qui est demandé dans le temps imparti.
Ces enfants ont de bons résultats, ils se connaissent bien et ont confiance en eux. Il est donc important de développer cette attitude de réflexion chez tous les enfants et adolescents (et chez tous ceux qui souhaitent développer leurs compétences métacognitives). La meilleure façon est de les questionner non pas sur les résultats mais sur les stratégies mises en œuvre. Voici quelques exemples :
- Comment vas-tu faire pour bien comprendre ce qui est demandé ? (surligner les verbes d’action, repérer les données importantes…)
- Après avoir un peu hésité, tu as réussi à réciter parfaitement ces définitions, que s’est-il passé dans ta tête ? qu’est-ce que tu as vu, qu’est-ce que tu as entendu… ? (j’ai revu les dessins que j’avais faits, j’ai fait le palais de la mémoire, je me suis raconté une histoire ou fait un film…)
- Tu penses avoir fini cet exercice. Comment peux-tu être sûr(e) que tu n’as rien oublié ?
- Tu réussis à être concentré(e) quand tu es dans la salle à manger. Comment fais-tu pour rester dans ta bulle ?
- Tu as eu la correction de ton devoir ? As-tu compris tes erreurs ? Sont-elles dues à un manque de connaissance du cours, un manque de compréhension des consignes, une précipitation… ?
Il est possible d’élargir bien sûr ces questions à toute situation d’apprentissage :
- Qu’est-ce que je sais déjà ? Qu’est-ce que je maîtrise bien et qui va m’aider pour progresser ?
- Qu’est-ce qui n’a pas marché cette fois-ci ? Avais-je opéré différemment ?
- Comment puis-je apprendre de mes erreurs ?
- Quelle est la première chose que je peux mettre en place pour surmonter cette difficulté ?
- De quel type d’aide ai-je besoin ? Comment l’obtenir et auprès de qui ?
- …
Détaillons un peu plus les différents types de questions que chacun peut se poser pour développer ses compétences de métacognition et pour mettre en place des méthodes de travail performantes :
- Les questions préalables à un apprentissage : on tente de répondre à une question ou de résoudre un problème avant que la solution ne soit donnée.
Cette méthode que l’on rencontre de plus en plus souvent sous la forme de « classe inversée » peut être déstabilisante pour les élèves mais il est démontré aujourd’hui que l’apprentissage est renforcé lorsque les étudiants s’attaquent au contenu du cours au préalable.
Ainsi parfois en classes préparatoires scientifiques, les étudiants doivent prendre connaissance, à l’avance, du cours de maths transmis sous forme de vidéos. Ensuite en classe, ils peuvent se concentrer sur les questions au professeur et sur les exercices.
- Les questions de réflexion après un apprentissage ou après un test : prendre quelques minutes pour se remémorer ce qui vient d’être appris et réfléchir à ce qu’on peut en retirer :
o Quelles sont les idées clés ?
o Quels liens puis-je faire avec ce que je connais déjà ?
o Quels exemples vont m’être utiles ?
Lorsqu’il s’agit d’une expérience :
o Qu’est-ce qui a bien marché ?
o Qu’est-ce qui aurait pu mieux se passer ?
o Quelles stratégies puis-je mettre en place pour améliorer ma maîtrise la prochaine fois ?
- les questions d’étalonnage pour évaluer ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas en ayant un retour le plus précis et le plus objectif possible. Il s’agit d’éviter les illusions de maîtrise que nous avons tous connues : « oh ça je sais, cette partie-là je maîtrise ». En faisant l’effort de rédiger une réponse à une question posée ou d’élaborer un résumé de ce que l’on sait, nous nous rendrons compte réellement de l’état de nos connaissances et nous pourrons nous concentrer sur nos points faibles.
Encore une fois, en observant les bébés et les très jeunes enfants, il est possible de comprendre le potentiel de notre cerveau et de voir que bien des choses sont déjà pré-définies et pré-câblées. Ainsi, cette capacité à distinguer ce qu’on sait et ce qu’on ignore peut déjà être observée chez le jeune enfant. Des expériences récentes montrent que, dès l’âge de 1 an, un enfant comprend qu’il y a des choses qu’il ne sait pas. Lorsqu’il est confronté à une difficulté, lorsqu’il ne peut résoudre un problème seul, il se tourne vers sa maman ou son papa. Il sait qu’il ne sait pas et il va chercher de l’aide. Il semble être poussé par une irrépressible envie de savoir, par une grande curiosité. Les enfants sont curieux de tout notamment entre 2 et 5 ans, période où les questions, les « pourquoi » fusent à longueur de journée.
Veillons donc à ne pas étouffer cette curiosité naturelle chez les enfants en répondant à leur place ou en négligeant leurs questions. Continuons à les questionner, à nous interroger nous-mêmes sur l’état de nos connaissances et sur la fiabilité de nos stratégies.
Veillons donc à ne pas étouffer cette curiosité naturelle chez les enfants en répondant à leur place ou en négligeant leurs questions. Continuons à les questionner, à nous interroger nous-mêmes sur l’état de nos connaissances et sur la fiabilité de nos stratégies.
Elisabeth Néraud,
Spécialiste en apprentissage
Mon moteur a toujours été le goût d’apprendre et de transmettre. Après avoir œuvré en tant qu’ingénieur dans l’industrie, je me consacre désormais à ce qui m’anime profondément : le développement du potentiel de chacun, enfant et adulte. Dans le domaine de l’apprentissage, je propose des formations, des ateliers et du coaching sur les thèmes suivants : Mind Mapping, mémorisation, méthodologie, intelligences multiples. Et prochainement, des formations en ligne en maths et un nouveau site internet…
Spécialiste en apprentissage
Mon moteur a toujours été le goût d’apprendre et de transmettre. Après avoir œuvré en tant qu’ingénieur dans l’industrie, je me consacre désormais à ce qui m’anime profondément : le développement du potentiel de chacun, enfant et adulte. Dans le domaine de l’apprentissage, je propose des formations, des ateliers et du coaching sur les thèmes suivants : Mind Mapping, mémorisation, méthodologie, intelligences multiples. Et prochainement, des formations en ligne en maths et un nouveau site internet…