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POUR UNE PEDAGOGIE DE L'AUTONOMIE !

Cet article est un extrait de Passion d'Apprendre Magazine (vous pouvez le télécharger intégralement et gratuitement sur ce lien : https://passiondapprendre.com/Passion_d_Apprendre/m-Magazine-magazine )
POUR UNE PEDAGOGIE DE L'AUTONOMIE !
Que l'apprenant soit capable d'apprendre en autonomie ne serait-ce pas inévitablement le graal auquel beaucoup de personnes qui gravitent autour des apprentissages, aspirent avec ardeur ? C'est probablement une des raisons pour lesquelles, une multiplicité de conseils, de méthodes, de techniques, de trucs et d'astuces grouillent sous différentes formes et à partir de multiples supports pour abreuver l'apprenant de moyens divers et variés afin de lui permettre de s'en emparer, en supposant implicitement qu'il gagnera en autonomie. Mais ne serait-ce pas préférable que celui qui apprend découvre en lui, les moyens mentaux dont il dispose et ceux dont il pourrait s'enrichir pour réussir à apprendre en autonomie ?
N'est-ce pas l'apprenant et lui seul qui devrait pouvoir mobiliser et agir sur sa pensée pour développer les stratégies mentales adaptées à tout acte d'apprentissage ?

Aucun élève ne se lève le matin pour échouer mais apprendre n'est certainement pas simple ! Imaginez ce que peut ressentir le petit enfant lorsqu'il rencontre pour la première fois l'objet d'apprentissage que représente une poésie… Il commence à peine à décoder les lettres dans l'univers des syllabes et des sons qu'on lui demande d'apprendre un amas de mots, qui devront être récités "par cœur", devant toute la classe le lendemain. Commence alors la ronde des "Tu devrais…, Tu n'as qu'à…, Il faut que tu…", ignorant, avec les meilleures intentions du monde, que l'apprenant possède en lui une spécificité mentale, des habitudes de traitement d'information potentiellement réutilisables, qui pourraient si elles lui étaient révélées, servir la cause de l'acte d'apprendre avec efficacité et plaisir. Au lieu de cela, l'apprenant est maintenu dans la certitude que les techniques découleront de conseils extérieurs à sa nature cognitive.

Ce qui contribue à le maintenir dans cette 2 fausses croyances qu'il ne peut parvenir à apprendre seul. On peut alors imaginer aisément que si un échec en entraîne un autre, l'acte d'apprendre puisse être vécu dans la douleur, voir dans la peur.
Dans ces conditions, ne soyons donc pas surpris que pour certains, l'apprentissage devienne au fil du temps, potentiellement anxiogène et qu'il déclenche en conséquence tant de processus d'évitements, trop rapidement qualifiés de manque de motivation. Il semblerait en effet que dans les représentations collectives, cet acte d'apprendre devrait pouvoir s'accomplir implicitement grâce à une bonne dose de volonté !
N'entend-on pas asséner régulièrement la phrase bien culpabilisatrice "Quand on veut, on peut !", renvoyant ainsi immédiatement la personne à son manque de volonté ?
Lorsque l'apprenant se retrouve en difficulté, ne remarque-t-on pas que beaucoup cherchent spontanément les causes de ces difficultés dans une motivation inexistante, nécessitant du coup stimulation et aide extérieure, révélant ainsi une autonomie bien fragile ? Le manque de motivation et d'autonomie deviennent alors la cause et la conséquence d'un vide de sens bien difficile à cerner. Apporter aux apprenants des connaissances actuelles issues des neurosciences et de la psychologie cognitive, pour qu'ils appréhendent mieux l'outil que représente leur cerveau et qu'ils soient plus conscients d'une "Vie neuronale" me semble bien sûr très important.
Par exemple, nous savons que réactiver régulièrement et mentalement, avec des temps d'espacement, un contenu mémorisé permet de consolider les réseaux de connexions neuronales, sollicités au moment de la mise en mémoire et évite ainsi les processus d'oubli. Pourquoi les apprenants n'apprécieraient-ils pas que ce qui se passe dans "la boîte noire" leur soit enfin révélé ? 
 

Au delà, de cet apport neuroscientifique éclairant, il nous faut surtout comprendre une bonne fois pour toutes qu' "Apprendre", ça s'apprend bien sûr ! Sois attentif, concentre toi ! Ne serait-il pas plus juste de réaliser que si une personne veut réussir à être plus attentive en classe, elle ne peut pas juste le décider dans sa tête par la force de sa volonté comme on ne peut pas décider d'avoir plus de souffle quand on court ou plus de force dans les muscles quand on lève de la fonte en musculation ? Pour atteindre ses objectifs, ne devra-t-elle pas inévitablement se mettre en action grâce à des exercices physiques adaptés et répétés ?
Oui, mais comment faire en ce qui concerne l'acte d'apprendre ?
Dans ma pratique en Gestion Mentale*, on observe chaque jour que c'est parce que l'apprenant découvre consciemment les moyens personnels à mettre en œuvre et les stratégies mentales à mobiliser pour réussir à être attentif, mémoriser, comprendre, réfléchir et imaginer, qu'il peut devenir autonome et s'adapter aux compétences requises. Pour que les apprenants deviennent autonomes d'un point de vue cognitif et réussissent à apprendre, il apparaît essentiel de leur permettre de découvrir leur fonctionnement mental afin qu'ils deviennent de véritables experts dans la mise en œuvre de leurs propres ressources cognitives. Cette prise de conscience s'accomplit par introspection, grâce un Dialogue Pédagogique bienveillant et respectueux du fonctionnement de la personne, en s'appuyant sur le postulat incontournable de l'éducabilité de l'intelligence.
C'est précisément au cours du Dialogue Pédagogique que l'apprenant prend conscience des réalités de sa "Vie mentale" et des projets de sens qui la sous-tend. C'est à partir de là qu'il pourra réajuster le contenu de ses processus mentaux afin de s'adapter à la tâche requise. Il parvient alors a acquérir la maîtrise de ses actes de connaissance. Cette technique de 3 questionnement qui permet de révéler à l'apprenant toute l'étendue de sa conscience cognitive afin de la déployer, a été élaborée par Antoine De La Garanderie, philosophe et pédagogue décédé en 2010, à partir de l’analyse des habitudes mentales des sujets qu'il a rencontrés. Le Dialogue Pédagogique relève donc d'une posture et d'une technique spécifiques à la Gestion Mentale.
Au cours du Dialogue Pédagogique, l'apprenant réalise que chacun des cinq Gestes Mentaux de l'apprentissage (attention, mémorisation, compréhension, réflexion et imagination créatrice) peut ainsi être dynamisé par des projets de sens spécifiques. Ces projets de sens vont être à l'œuvre tout au long de l'itinéraire mental de l'apprenant, en suscitant notamment en lui tout une variété d'images mentales (visuelles, verbales, auditives, kinesthésiques etc.), sur lesquelles il pourra agir en conscience. Il s'agit bien là d'une démarche phénoménologique au plus près de l'expérience vécue mentalement par la personne. 
Axelle adell
 Axelle Adell,
Praticienne et formatrice en "Gestion Mentale", Axelle ADELL accompagne des personnes, jeunes ou adultes à découvrir des stratégies d'apprentissage et de traitement de l'information qui correspondent à leur mode de fonctionnement mental. Elle anime également des ateliers et des formations mis en ligne sur son site "Apprends-moi à Apprendre", afin d'aider à mieux appréhender les lois générales de la vie mentale, avec le souci permanent de rendre à l'apprenant, le pouvoir d'être acteur de son apprentissage. 
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